Mémorial de la bataille de la plaine de Sangrefeu

Je demandai à Naelann de me suivre. Vika venait elle aussi.

Une fois à l'extérieur du gymnase, j'appellai Tsukiyo. J'installai Naelann dessus, elle le connaissait déjà. Vika nous suivra en volant.

Sautant de toit en toit, presque volant, le vent s'engouffrait dans nos vêtements et nos cheveux se balançaient au rythme des accélérations du loup à la crinière d'or.

Nous dépassâmes l'enceinte de la ville, gagnant la prairie verdoyante. Tsukiyo avançait à sa vitesse de croisière, sans fatigue apparente.

La plaine de Sangrefeu se montra enfin à nous, avec un immense bâtiment triangulaire en son centre. Arrivé devant l'édifice. Je fis descendre Naelann de Tsukiyo. Vika se posa juste à coté d'elle.

-Voici la dernière demeure de ton père. Entre la tête haute. L'inconnu qui à causé sa mort, vit ici, il prit tous les jours, pour expier sa faute, et espérer le pardon de ton père.

Je regardai encore une fois le bâtiment. Fait de marbre sculpté par magie, en style gothique, de nombreux bas reliefs montrant des scènes de bataille. Ce sera notre tombe à nous aussi, Motoko et moi quand nous tomberons.

Je poussai les lourds battants de bois comme s'il s'agissait de plume. J'invitai Naelann et Vika à entrer.

L'intérieur était moins sombre que l'extérieur. Des dorures courraient sur les murs, des sculptures trônaient dans des centaines de corniches.

Au centre du coeur se dressait la statue gigantesque, en diamant pur, de Kieran. Il se tenait, épée à la main, debout sur un cadavre de loup.

En triange autour de lui, dans les coins du bâtiment, Motoko, Tibarn, l'inconnu qui avait causé la pertes de Kieran, et moi, avions notre statue, agenouillé en signe de soumission et de reconnaissance envers Kieran.

-Si tu as la moindres questions, pose les tant que je suis la, je ne peux pas rester très longtemps. Je pourrai te raconter nos quelques mois de vie ensemble, car nous nous connaissions d'avant la batailles, un autre jour. Ils nous à beaucoup appris, à Motoko et moi. Je vais voir Tibarn quelques instants, puis je devrais partir, reste autant de temps que tu le souhaite, et rentre avec Vika. Je sais que tu meurs d'envie d'en savoir plus, mais c'est aussi très dur pour moi, il a été comme un père pour nous. Il nous parlait tout le temps de toi, et il aurait toujours voulu avoir ta garde, mais c'est ta mère qui à gagné le procès. Tu peux me voir a tout moments après les cours, tiens voila mon portable.

-Si tu as la moindres questions, pose les tant que je suis la, je ne peux pas rester très longtemps. Je pourrai te raconter nos quelques mois de vie ensemble, car nous nous connaissions d'avant la batailles, un autre jour. Ils nous à beaucoup appris, à Motoko et moi. Je vais voir Tibarn quelques instants, puis je devrais partir, reste autant de temps que tu le souhaite, et rentre avec Vika. Je sais que tu meurs d'envie d'en savoir plus, mais c'est aussi très dur pour moi, il a été comme un père pour nous. Il nous parlait tout le temps de toi, et il aurait toujours voulu avoir ta garde, mais c'est ta mère qui à gagné le procès. Tu peux me voir a tout moments après les cours, tiens voila mon portable.

Des questions, j'en avais plein, j'en avais tellement qu'il faudrait plusieurs siècles pour obtenir une rèponse à chacune d'entre elles. Je ne pus que balbutier :
- Merci
Je m'assis devant la statue de mon père. Elle était d'une beauté incomparable. Le soleil jouaient avec les milliers de parois réfléchissantes de l'oeuvre, qui envoyait autant de rayons multicolores. Elle scintillait, lui donnant un aspect irréel.
Absorbée par la comtemplation de la sculpture, je perdais pied avec la réalité. J'eus vaguement conscience du départ de Myako, et je sentais la présence de Vika près de moi.
Mais c'était tout. Ma perception du monde exterieur se limitait aux chatoiements de la statue et au contact de Ragnell sur ma paume. J'avais beaucoup trop d'informations à digèrer pour m'occuper d'autre chose. Je me demandais pourquoi ma mère m'avais caché la vérité. J'allais devoir avoir une conversation avec elle. J'en étais lasse par avance. Je me demandais aussi quel était les pouvoirs de mon arme ? Pouvais-je lui poser la question comme à un être vivant ? Je décidai de demander à Vika, qui s'y connaissais mieux que moi en la matière. Je me tournai vers elle.

Vika, comment as-tu sus quels pouvoirs possédaient ton épée ?

Vika, comment as-tu sus quels pouvoirs possédaient ton épée ?

Ça c'était vraiment dur à expliquer. Elle était choquée, je le voyais bien. Je décidai de la laisser seule un moment.

-Ben, le mieux c'est de le demander à la lame, mais des fois c'est plus compliqué que ça. Des fois la lame dort, et il faut la réveiller. C'est surement le cas de Ragnell, elle n'a pas servie depuis longtemps. Des fois, la lame refuse de parler à son propriétaire tant que celui-ci n'est pas assez puissant.

J'ai mis deux ans à maitriser la mienne, mais j'étais encore petite. Ça ne devrai pas trop te poser de problème.

Sil elle dort, nous la réveilleront. Puis tu essayera de discuter. Si le mutisme persiste, on continuera l'entrainement.

Tu veux rester encore longtemps. Le trajet de retour sera long, même à dos de corbeau. je ne suis pas aussi rapide que Tsukiyo.

Fais moi signe quand tu as fini. Je vais prendre l'air.

Je passai la grande arche de l'entrée et fit quelque pas dehors.

-Eh bien Vika, que fais une sang mélées dans un endroit aussi respectable qu'un memorial?

Quelques battements d'ailes plus tard, les deux Blitwing, la branche faucon de ma famille, se posèrent devant moi. Ils aimaient me faire du mal, me blesser, aussi bien en paroles qu'en actes. J'étais plus sensible à leurs insulte qu'a celle des autres humains, car eux, c'était la famille.

-Janaff, Ulki, hors de ma vue. J'ai pas envie de faire mumuse avec vous aujourd'hui.

Mais c'est qu'elle s'enerve la petite batarde, elle me ferai presque peur, railla Ulki le plus grand des deux.

Je priai pour que Naelann ne sorte pas. Je ne voulais pas qu'elle assiste à cette scène, et ci par malheur elle montrait le moindre brin de sympathie pour moi, ces deux abrutis allaient s'en prendre à elle.

-Partez, s'il vous plait, jn'ai vraiment pas envie aujourd'hui.

Mon ton était presque implorant. J'étais tombées bien bas, mais c'était pour Naelann.

Ben, le mieux c'est de le demander à la lame, mais des fois c'est plus compliqué que ça. Des fois la lame dort, et il faut la réveiller. C'est surement le cas de Ragnell, elle n'a pas servie depuis longtemps. Des fois, la lame refuse de parler à son propriétaire tant que celui-ci n'est pas assez puissant.

J'ai mis deux ans à maitriser la mienne, mais j'étais encore petite. Ça ne devrai pas trop te poser de problème.

Sil elle dort, nous la réveilleront. Puis tu essayera de discuter. Si le mutisme persiste, on continuera l'entrainement.

Tu veux rester encore longtemps. Le trajet de retour sera long, même à dos de corbeau. je ne suis pas aussi rapide que Tsukiyo.

Fais moi signe quand tu as fini. Je vais prendre l'air.

Elle avait raison, bien sûr. Il fallait que sorte de ma compemplation et que je retrouve la réalité. Je fermai les yeux. Quelques minutes de plus ou de moins ne changeraient pas grand chose ... Et un peu de calme et de tranquilité me ferait le plus grand bien.
Je me mit à somnoler. Je flottais à des années-lumière de mon corps, apaisée.
Quelque chose voulut m'arracher à ma rêverie. Mais je luttai, je voulais rester dans cet état second. Finalement, je perdis, et émergeai. J'entendais clairement des cris à l'exterieur. Le temps de réaliser ce qu'il se passait, j'étais débout. Je me précipitai dehors.
Deux hommes avec des ailes de faucons étaient là. Ils ne m'avaient pas vu, tout occupé qu'ils étaient à ... frapper une personne au sol ? Je me rendis compte que cette personne était Vika. J'eus alors une réaction stupide.
Je courus vers eux en criant :
Stop ! Vous êtes malades ! Laissez la tranquille ! Bande de lâches !

Des chocs. Mal. Marre. Douleur à l'aile, douleur au bras droit, cheville gauche... Mal au ventre... Envie de vomir... Un liquide chaud sors de ma bouche...
Une voix dans les ténèbres...
Un halo de lumière...

Stop ! Vous êtes malades ! Laissez la tranquille ! Bande de lâches !

Naelann? Bruit retentissant, comme un ... claquement. J'ouvrai un œil. Naelann à terre, se frottant la joue.

ILS l'avaient frappée? ILS AVAIENT OSE.

Ce que je craignais était arrivé.

Ils me laissèrent tranquilles, ils avaient changer de proie.

Réagir, où? comment? pourquoi? J'avais mal, partout. Mais je devais réagir.

Un instinct animal se réveilla en moi. La réponse à toute mes questions? Je le laissai faire. Relégué un peu en spectateur, je me vis jaillir devant les deux faucons, leur décochant un coup de pied et un coup de poing en pleine face qui les fit voltiger un peu plus loin.

Je repris le contrôle, j'avais toujours mal, mais ça allait mieux, la colère remplaçant peu à peu la souffrance Je pris Naelann entre mes bras, faisant bouclier de mes ailes, comme un nid.

-Tu n'as rien? Je vais m'occuper d'eux, puis on rentrera à Hazou.

Je tentai de dire ça le plus calmement possible. Mais n'importe qui aurait pu sentir la colère, la haine, et tous les sentiments que je refoulais depuis belle lurette

J'entendis comme un bruit de verre brisé. En moi. Et la ce fut terrible, mais ô combien exaltant. La légende disait donc vraie...

Je fus régénérée en quelque seconde, le douleur avait disparue, laissant place à la puissance pure, la colère et l'excitation. Chaque parcelle de mon corps était puissance, chaque parcelle était magie. Celle-ci parcourait mes veines, entrant dans chaque muscles, chaque organe, chaque cellule.

J'ouvrai des yeux or. Je me contemplai quelque instant. J'étais comme la légende. Trois paire d'aile, héron, d'un blanc immaculée, faucon brune tachée de blanc et corbeau, aussi noir que la nuit. Les trois races réunies en une seule et même personne, l'oiseau légendaire Garuda. Pouvoir détesté par tous ses semblables. Je comprenais mieux, mais j'y réfléchirai plus tard.

Les deux autres se relevaient, et ils allaient payer. Mon esprit, habité par le corbeau, raisonnait et fonctionner à plein régime, me permettant d'élaborer des centaines de façons de les tuer, ou de les faire souffrir. j'avais trouver le pire. Le faucon habitait mes muscles, m'offrant puissance et rapidité. Le héron, lui, plus présent, était l'oiseau bienfaiteur, m'octroyant régénération ultra rapide et possibilité de soigner mes amis.

Je m'approchais de Janaff, qui semblait terrorisé, d'un coup de pied, je le renvoyai au sol. Je n'avais même pas besoin d'user de ma puissance. Je le retournai sur le ventre et commençai à tirer doucement sur la base des ailes, en lançant un regard intimidant sur Ulki.


(hrp voila, libre a toi de m'arretet, ou de leur arracher les ailes. lol)

J'étais décidemment sonnée. Les évenements s'enchainaient un peu trop vite pour ma pauvre petite tête étourdie. Assise par terre, je voyais la scène à travers un epais mur de verre. Comme si j'étais enfermée dans une bulle. Je vis Vika avec trois paires d'ailes, et je ne réagis même pas. Enfin si ; je pensai que ça devait être drôlement chouette. Il fallut qu'elle commence à arracher les ailes d'un des deux energumènes pour que j'émerge. Ce qui me fit sortir de mon état comateux, ce fut le hurlement de douleur absolument épouvantable. Je bondis sur mes pieds, tibutai un peu, repris mon équilibre, et tentai de mettre un pied devant l'autre. Mes jambes cotonneuses n'étaient malheureusement pas du même avis que moi, et je dus poser un genou à terre pour éviter de tomber. Je fis une nouvelle tentative, et cette fois je réussis à avancer de quelques pas. Ma joue encore brûlante me rappela que me jeter sur quelqu'un pour l'arrêter n'était pas forcement une bonne solution. Je m'approchai donc lentement de Vika. J'ignore si elle me vit, mais je pus m'approcher d'elle sans que personne ne me frappe. Je posai doucement ma main sur la sienne et lui soufflai :
Arrête ...
Pas de réaction. J'inspirai un grand coup, essayai de controler mes tremblements, et repris :
Tu vas le regretter après. Et eux vont t'en vouloir. Tu vas te mettre toute ta famille à dos. Si tu t'arrête, ils vont te craindre, te respecter. Ils te laisseront tranquille. Tu ne les reverra plus jamais. Alors, arrête. S'il te plaît.

Fureur, colère, vengeance. Cela tournait en moins créant un noir remous dans mon esprit. Les cris de douleur de Janaff me remplissait d'un plaisir que je ne pourrai maintenant plus expliquer. Quelques secondes de plus et il ne pourrait plus voler, quand soudain une raie de lumière traversa les bouillon obscur de mon esprit. Je sentis un contact chaud sur ma main. Mon énergie négative se dissipa alors. Je ne me sentais plus le besoin de les faire souffrir. D'un geste, je soignai la lègere tendinite que j'avais infligé à Janaff.

-Maintenant hors de ma vue, et ne revenez plus, ou sinon, je ne vous épargnerez pas, cette fois -ci. Faites savoir à Nealuchi, que je reparaitrai plus devant ses yeux. Leanne va me manquer.

Les deux faucons repartirent sans demander leur reste. Je me jetai dans les bras de Naelann, et éclatai en sanglots. Mes paires d'ailes ne firent plus qu'une, dans un petit halo de lumière. Même si je ne sentais plus la puissance pure, je ressentais que les pouvoirs du faucon et du héron, m'étais désormais à jamais accessible. Mais sur l'instant je n'en avais rien à faire. J'avais trouvé celle qui serait pendant longtemps, je l'espère, ma meilleure amie.

-Merci, murmurai-je à son oreille.

Ce n'est rien ...,soufflais-je.

Elle sanglota pendant longtemps sur mon épaule. J'étais trop gênée pour prononcer des mots de réconforts plus efficaces, mais je comptais sur mes gestes pour traduire ce que je ne pouvais pas prononcer. A savoir qu'entre nous deux, tout désormais serait différent. Que nous nous élévions un peu plus vers une belle amitié ; du moins je l'espèrais. Nous restâmes ainsi, elle à pleurer, moi à vaguement essayer de la calmer, pendant un certain temps.
Petit à petit, une idée germa dans mon esprit. Une idée qui me parut saugrenue au départ, mais après reflexion pas si bête que ça. Je voulais l'emmener dans mon minuscule appartement, celui que je louait, loin de ma grande famille et sa gigantesque maison campagnarde, dans un de ces quartiers mornes d'Hazou. Je lui montrerais mes Neko-Yaoi. Personne ne résistait à leurs cabriolles. Impossible de ne pas se dérider quand on les voyaient jouer.
Je me dégageai doucement de son étreinte et lui proposai :

Tu veux passer par chez moi ? Je ne pense pas que tu aies déjà vu Umu et Umo.

Voyant qu'elle hésitait, j'ajoutai :

J'ai aussi les meilleurs rouleaux de réglisse de Hazou.

Et, à mon soulagement, elle accepta.

J'étais un peu apathique. Sur le coup, j'aurai accepté n'importe quelle proposition venant de sa part. Je la pris dans mes bras, la serrant peut-être un peu plus fort que nécessaire et décollai vers Hazou.

-C'est par où?fis-je d'une voix morne.

J'étais vidée, autant physiquement que mentalement, mais je parvenais à la porter malgré tout, ignorant la douleur à la jointure de mes ailes. Naelann m'indiqua une direction approximative et me guida au fur et à mesure vers un immeuble a moins d'un kilomètre de l'académie.

Je me posai devant, la déposai et tombai à genou.

-Tu me fais visiter?

(sorry pour le retard, mais je savais pas comment tu voulais ta maison, donc j'ai fait un rp pourrite pour que tu puisse la faire comme tu le souhaitais)

Le quartier où nous avions atterri était morne. C'était le premier adjectif qu'il venait à l'esprit quand on voulait le décrire. Construits après la guerre, les immeubles gris et bas placés à la file n'avait pour but que de loger le plus vite possible. Rien de beau ou d'immaginatif, seulement du carré et du nécessaire. Si on aurait pu trouver un charme austère à leurs débuts de carrière, ces bâtiments avaient maintenant vielli. Quand on marchait dans les rues parallèles de ce lieu, on ne croisaient que des personnes tristes, courbées, comme si le lieu déteignait sur elles. La plupart des habitants fuyaient au plus vite, dés que leur salaire le permettait. Ici, pas d'histoires, pas d'enfants, même pas un oiseau.
Je poussai la porte de l'immeuble où j'habitais.

Je suis au dernier étage, le 6ème. Comme tu peux le voir, il n'y a pas d'ascenseur.

Nous entreprîmes de monter l'escalier de béton gris. Après une petite poignée de minutes, nous arrivâmes à destination. Je tournai la clef dans la serrure et poussai la porte.

Bienvenue chez moi ! Je te préviens, ce n'est un palace.

Le contraste entre l'interieur et l'exterieur était saisifiant. Mon appartement était chaleureux. Après toute cette froideur, il faisait du bien de le trouver. A mon arrivée, j'avais passé un coup de peinture sur les murs blancs, qui étaient désormais beige et marron. Les meubles, que ma famille avait récuperé dans les greniers de ses amis et lointains cousins, étaient très disparates. De nombreuses babioles offertes à mon départ se trouvaient un peu partout. J'avais un fauteuil en cuir usé jusqu'a la corde, un portemanteau bleu canard, une table ronde en bois sombre, une theière pistache sur un tabouret rouge foncé, une lampe en fer forgé, une armoire sans âge ... Cette joyeuse cacophonie de formes, de couleurs et d'epoques apportait un caractère rassurant à l'habitat.

Assis-toi, je vais nous chercher un truc à manger.

Je partis en direction de la cuisine. Enfin, cuisine, c'était un bien grand mot pour une pièce de 6 mètres carré avec deux placards, un évier, un mini-four et un frigo. J'attrapai un paquet de rouleaux de réglisse, du thé glacé et deux verres, et reparti en direction du salon/hall d'entrée/salle à manger. Vika était assise sur un fauteuil des années 40, en bois et velours violet. Les fenêtres étaient grandes ouvertes, comme toujours. Je voulais que mes Neko-Yaoi puissent entrer et sortir sans contrainte. Je posai les verres sur une petite table basse, et nous servis de quoi boire.
Soudain, j'entendis un claquement. Umo, dans un battement d'ailes, venait d'atterrir dans la pièce. Il posa un regard noisette et étonné sur mon amie. Il vint me voir en faisant un grand détour pour éviter Vika. Pendant ce temps, Umu, la femelle au yeux violets, arriva elle aussi. Plus curieuse que son compagnon, elle vint renifler la jeune fille.
Ils avaient grandi. Maintenant bien plus grand que de simples chats, les félins ailés jouaient de moins en moins. Umo était un peu plus gros que Umu, et son pelage violet et marron étaient plus foncé. Plus serieux, il était plus puissant et plus solitaire. Sa compagne, quand à elle, était joueuse, curieuse, agile et rapide. Ils avaient tous deux plus de force et de vitesse qu'aucun autre animal de ma conaissance. Ils ne se séparaient jamais, jouaient, chassaient et volaient ensemble. Ils étaient intelligents, plus que des animaux ordinaires, et, je ne sais pour quelle raison, restaient toujours non loin de moi.

Je te presente Umu qui est devant toi, et Umo. dis-je avec un grand sourire.
Me tournant vers les Neko-Yaoi :
Je vous presente Vika.

Avec une petite appréhension produite par l'aspect extérieur des lieux, je pénétrai dans l'appartement de Naelann. Le contraste entre l'extérieur et la pièce était limite choquant. Je me sentis un peu mieux, et je souris en observant le brassage bizarre mais original des styles, des époques et des couleurs. Naelann partit dans une pièce annexe préparer quelque chose à manger.

Je m'assis sur le fauteuil le plus proche, en calant mes ailes sur les cotés pour éviter de gêner. Et oui c'est pas super pratique les ailes dans certaines situations. J'entrepris de détailler les différents objets de la pièce, la gravant dans ma mémoire. Petit exercice utile et surtout vidant l'esprit. Car me mettre à penser serait le meilleur moyen de m'effondrer en pleurs ou de détruire la pièce dans un accès de colère.

Naelann revint et posa un plateau sur la table basse devant moi. deux verre de thé glacé et des rouleau de réglisse. Je piochais dans le paquet et mâchai le bonbon noir. Le reglisse me faisait un effet bizarre. J'avais l'impression que c'était immonde, que je n'aimais pas ça et que j'allai le recracher, mais pourtant, j'y prenais goût et en reprenais plusieurs fois à chaque fois qu'on m'en propose. Jn'ai jamais compris d'où cela venait, j'avais peut-être des penchants masochistes.

Un claquement sec d'aile retentit à ma gauche, et un étrange animal ressemblant à un lionceau ailé, au pelage ocre pourpré, jaillit dans la pièce. Apparemment il ne s'attendait pas à me voir ici, car il me fixa de ses grands yeux noisette, avec un air étonnamment intelligent. Un de ses semblables suivis aussitôt. Il avait le pelage un peu plus clair, et il eut le courage de venir me renifler la main.

Je te présente Umu qui est devant toi, et Umo. fit Naelann en souriant. Puis elle se tourna vers les deux bêtes.
Je vous présente Vika.

Je me mis à genou, dépliant mes ailes. J'esperai que les deux félins y voit une ressemblance, et m'accepte plus rapidement. J'ignorai tout de leur régime, et je préférai éviter de me transformer en corbeau pour me faire voler après.

-Ils sont trop mignons!

Umo s'approcha un peu plus, et Umu ce laissa même caresser, et ne tarda pas à me lechouiller le visage. J'hésitai à utiliser la magie de la nature, ce n'était pas mes animaux, et ils avaient l'air suffisamment intelligent pour comprendre ce qu'on leur disait, puisqu'ils avaient hochés la tête quand Naelann s'était adressé à eux.

Je me rassis et Umu se mit sur mes genoux. J'étais aux anges.

-Où as tu eu des animaux pareils? Jn'en avais jamais vu...

Je les ai trouvés quand j'étais toute petite. Enfin, trouver, plus ou moins. J'étais de corvée champignons, et j'en ramassais pour la première fois seule dans une forêt. Quand tu t'en doute, je me suis très rapidement perdue.

Je bus une gorgée de thé, le temps de rassembler mes souvenirs.

Je n'avais pas plus de cinq ans, et je me suis éloignée de la lisière des bois. Bref, après une errance entre les arbres, je suis tombée sur une petite clairière, que bizarrement je n'ai jamais retrouvé depuis. Les arbres étaient deracinés, les arbustes fauchés, il y avait des traces de sang et de brûlures. Il y avait dût avoir un combat effroyable. Je serais bien retourné en courant chez moi, mais je ne sais pas en quelle direction partir. Je me suis donc assise, et j'ai attendu qu'on me retrouve. Pour m'occuper, j'ai observé le décor autour de moi. Et c'est en levant les yeux que j'ai remarqué des nids. Ils y avait une dizaine de nids enormes, écrasés sur le sol, détruits, renversés. Au même instant, j'ai vu les oeufs brisés. Je me suis mise à pleurer, sans trop comprendre ce qu'il c'était passé. J'étais petite et perdue ! Au bout d'une heure environ, quand j'en ai eut assez de gémir, et qu'en plus le jour baissait, je me mis à marcher, histoire de me dégourdir les jambes et de m'occuper. Et j'ai trouvé un oeuf intact. Il était ovale, grumleux, gris et noir. C'était l'oeuf de Umu.

Calme, allongée sur le sol, l'animal me regardait avec de grands yeux intelligents. Elle conaissait déjà cette histoire, mais aimait l'entendre. Etait-ce de la tristesse dans son regard, quand elle m'écoutait ?

Je me suis mise à la recherche d'autres oeufs survivants. Celui d'Umo était caché sous un feuillage. Il avait le même aspect, bien qu'un peu plus grand.

Lui écoutait les yeux obstinemment fermés, assis et droit.

Je te passe le moment où une chouette m'a fait peur et je suis partie avec les deux oeufs.
Après je me suis endormie entre deux arbres, et on ne m'a retrouvé que le lendemain matin. J'ai voulu retrouver la clairière pour trouver d'autre oeufs, mais je n'ai jamais réussi.

Je câlinai encore un peu la tête de l'animal, qui ronronnait doucement sur mes genoux.

-On dirait une rencontre du destin, comme moi avec mon épée. Tes Neko Yaoi sont sans nul doute liés à toi. Prends en bien soin, même s'ils ont l'air en parfaites santé. Ils mangent quelque chose de spécial? Savoir si je peux les aborder sous ma forme de corbeau.

Moi j'avais jamais eu d'animal. En même temps je trouvai ça trop soulant de s'en occuper, et je préférai les côtoyer dans la nature Je reprenais un peu de thé et un réglisse, totalement calmé dans l'ambiance chaleureuse de la pièce. J'avais oublié les événements précédents et ne m'en soucieraient que plus tard...

Ils mangent principalement de la viande, mais je ne sais pas trop ce qu'ils chassent. Une fois je les ai vu manger un mouton ! Ils étaient un peu plus jeunes pourtant ... Ils sont comme les chats, ils mangent parfois des herbes, des légumes aussi ... Et je ne pensent pas qu'il mangerait un corbeau, il y a pas assez de nourriture ... bien qu'il ne toucherait à l'une de mes amies !

Je m'accroupis devant Umu et Umo :
Vous voyez, Vika ?
Je la pointai du doigt.
Elle va se transformer en corbeau.
Ils clignèrent des yeux. Je ne sais pas si ils comprirent le sens exact de ma phrase, mais j'étais certaine qu'ils avaient saisi l'idée.
Vous ne lui faites rien, d'accord ?
De toute façon, ils ne chassaient jamais chez moi, mais je preferais m'en assurer. Je m'assis de nouveau sur le fauteuil.
Je pense que tu peux y aller, essaye qu'ils te regardent quand tu te transforme, mais je ne pense pas qu'il puissent avoir le moindre problème.

Un mouton.. Un mouton... UN MOUTON... Je changeais d'avis sur la mignonne bête que j'avais entre les mains. Je me tenais prêt à me retransformer à la moindre menace.

Je fis descendre Umu, et me mit à leur niveau. Dans un petit éclair vert de lumière, je deviens un corbeau noir de jais, de la taille d'un gros aigle, ce qui fit reculé les deux Neko Yaoi. Mais ils ne tardèrent pas à se rapprocher. Naelann m'observait sans rien dire, et j'interrogeai les deux félins du regard. Umu vint me renifler et Umo la suivit ensuite. Les liens se créent plus vite sous forme animale que humaine, et le deux bêtes me reconnaitront sous quelques formes que je sois.
Le langage oiseau et félins était par contre trop différent pour qu'un semblant de dialogue s'installe, et je ne voulais pas user de magie, si bien que je redevenais humaine.

-Voila, je suis sure qu'il ne m'attaqueront pas, même si je débarque un jour par la fenêtre sous ma forme aviaire.
Je regardai par la fenêtre.
Le soleil commence à tomber, déjà 19h30... Je devrai commencer à rentrer...

Oh, déjà ?

Je baissai la tête vers le sachet de réglisse. Il était presque vide. Umu et Umo commençait à fatiguer, ils avaient du traquer une proie longuement, aujourd'hui. Ils n'avaient pas encore chipé de nourriture, ils devaient être repu. Je préférais ne plus imaginer ce qu'il pouvaient engloutir. Et jusqu'où ils allaient, car en ville il n'y avait pas beaucoup de repas à chasser ! Ils n'avaient pas l'air de souffrir de revenir ici tout les soirs. Je devrais peut-être déménager plus dans les terres ? J'y réfléchirais plus tard.

Eh bien, je suis contente que tu sois passée.

Je me levai.

Je suppose que tu n'empreinteras pas les escaliers, et que tu préféreras la fenêtre ?

Vika hocha la tête, et s'envola par la fenêtre.





FIN